Déconfinement : un changement aussi pour nos compagnons

 

Après 8 semaines de confinement durant lesquelles les chiens ont été beaucoup promenés, mais en laisse, et surtout pendant lesquelles ils ont eu la présence quasi permanente de leurs propriétaires, comment s’habituent-ils au déconfinemment ?? Le bonheur de retrouver de plus grands moments de calme à la maison, ou l’anxiété de se retrouver plus souvent seuls ?

En fait, bien sûr il existe des généralités, mais chaque chien, chaque contexte est particulier.

Oslow, le chien qui a apprécié plus d’activités pendant le confinement.

« Pendant 2 mois, les rues étaient très calmes, peu de bruit, j’étais un peu triste de ne rencontrer personne. Depuis trois semaines, les voitures sont revenues, je croise des gens avec des masques, je m’habitue. Mon maître est retourné au travail mais ma maîtresse est toujours là, elle parle de plus en plus à son ordinateur. Elle me promène beaucoup moins souvent, ne joue plus, me caresse de façon distraite,  est agacée si je la sollicite ; c’était bien finalement le confinement »

Le changement demande toujours une adaptation, le déconfinement c’est un peu comme un retour de vacances, avec plus de stress !

Conseil n°1 :

dans la mesure du possible, modifier les rituels et habitudes de vie progressivement : même si vous avez moins de temps, établissez un planning comportant plusieurs activités avec votre chien : promenades plus courtes mais au moins deux fois par jour, temps de jeux au moins le soir.

MAX, le chien qui aboie depuis que sa maîtresse a recommencé le travail.

« J’ai toujours été angoissé quand j’étais seul à l’appartement, j’ai même vu un vétérinaire comportementaliste qui m’a prescrit un traitement il y a quelques années. Pendant deux mois, c’était le bonheur, ma maîtresse était toujours là et même sa fille était revenue à la maison ! Depuis 15 jours, c’est le cauchemar, je suis à nouveau seul toute la journée, le voisin s’est plaint parce que j’aboie beaucoup… »

Les chiens très proches des humains avec qui ils vivent, voire trop attachés à eux, ont du mal à rester seuls. L’anxiété en absence peut se manifester par des aboiements, des destructions, de la malpropreté.

 Conseil n°2 : si votre chien est adaptable, tout doit rentrer dans l’ordre en l’espace de quelques jours. Si ce n’est pas le cas, prendre très rapidement rendez-vous avec votre vétérinaire.

Surtout ne pas le gronder ou le punir en rentrant, il ne se « venge pas », il manifeste son anxiété, son mal être, par un comportement indésirable.

Au secours, mon chiot a peur de tout !

Témoignage de Mme B.

« J’ai toujours rêvé d’avoir un chien, mon mari me l’a offert fin février pour mon anniversaire. Je pensais l’emmener au parc, le promener, aller à l’école des chiots…Pendant le confinement, je l’ai peu promené, je n’ai pas pu faire le rappel de vaccin tout de suite. Dès que j’ai pu je l’ai promené dans la rue, mais c’était très calme. Il a peur des bruits, il aboie sur certains objets, il a peur de tout le monde à part nous »

La sociabilisation des chiots s’effectue entre 3 semaines et 3 mois. Après l’adoption à 2 mois, il est important de le mettre en contact avec des humains variés, des congénères, d’autres animaux, de le promener en ville. Le confinement a pu favoriser des peurs voire des phobies, surtout si votre chiot a une vulnérabilité.

Conseil n°3 : si votre chiot est adaptable, que vous le promenez progressivement dans des lieux plus animés, que vous favorisez des contacts positifs avec d’autres humains, des congénères, il doit rapidement progresser.

Dans le cas contraire, il est urgent de prendre en charge les peurs exagérés de votre chiot : prenez rendez-vous rapidement avec votre vétérinaire car un traitement peut l’aider, en plus des cours de sociabilisation.

 

Françoise SCHWOBTHALER, Dominique LACHAPELE, Béatrice LAFFITTE

docteures vétérinaires

DIE vétérinaire comportementaliste